Cérémonies des combats de Montclus juin 2013 (Hautes Alpes)
Le dimanche 23 juin 2013, l’Association des CVR de Vaucluse était invitée par l’Amicale du Maquis Morvan pour commémorer les combats de Montclus. Le drapeau des CVR était présent aux cérémonies du petit village de Montclus, de Serres et d’Eyguians. Nous tenons à remercier tous les membres de l’Amicale du Maquis Morvan et sa Présidente Madame Reine Lepetit pour l’accueil convivial et chaleureux au cours de cette magnifique journée du souvenir.
Résumé historique :
- le 19 juin 1944, le Maquis Morvan attaquait et stoppait une importante colonne allemande SS dans les gorges de Montclus. Cette embuscade se solda par une énorme prise de matériels ennemis et une quinzaine de prisonniers dont des Polonais, enrôlés de force par les Allemands, qui se rallieront au Maquis. Le 21 juin 1944, les renforts allemands sont là et le village de Montclus sera entièrement brulé (voir le livre Amicale du Maquis Morvan juin 1943 dans la rubrique « livres, ouvrages et revues de presse »).
- Quelques mois auparavant, le 22 février 1944, Marcel Mauméjean qui était en mission pour le Maquis Morvan et devait rejoindre son Maquis au dessus d’Orpierre, venait tout juste d’arriver à Izon-la-Bruisse (voir l’article Cérémonie 2013 d’Izon-la-Bruisse: les martyrs du Maquis Ventoux ).
Voici un extrait tiré du rapport de Laurent Pascal (juin 1944) concernant Marcel Mauméjean :
"...A ce moment-là, je me rends compte qu'un camarade, arrivé hier du maquis MORVAN pour faire la liaison entre son maquis et le nôtre, est étendu au sol. Il a reçu une balle dans le pied et ne peut marcher. Je reviens sur mes pas et demande aux S.S. si je peux le porter jusqu'à EYGALAYE ; ils acceptent et je charge le blessé sur mon dos. Il souffre horriblement et entre deux gémissements, il me remercie de ne pas l'avoir laissé à l'école. C'est un cortège lamentable qui se déroule sous mes yeux, dans le mauvais chemin enneigé qui descend vers la plaine. Je ferme la marche, suivi d'un milicien. Un peu avant d'arriver au camp KOENIG, le milicien m'ordonne de laisser le blessé que je porte " on va le soigner "« J'ai tout de suite conscience de ce qui va se passer. Mon camarade également ; au moment où je l'allonge par terre, il me dit ; "ne me laisse pas ".
J'hésite quelques secondes, mais le milicien m'ordonne de partir " Fous le camp " ; J'ai à peine contourné la petite haie de buis qui précède la maisonnette au-dessus du camp KOENIG que j'entends une rafale ; je sais que le milicien vient d'achever le camarade du maquis MORVAN. Je pressens de façon certaine, maintenant, ce qui nous attend à EYGALAYE..."