1er août 1944-Albin Durand et Antoine Diouf : "AILLEURS ON FUSILLE… "

2 août 2014

La tragédie de Sarrians s’inscrit dans la série d’opérations effectuées du 31 juillet au 1^er août 1944 à Malaucène et à Violès par un commando de collaborateurs et les légionnaires de la 8^ème compagnie Brandebourg. En cette année du 70^ème anniversaire de ces événements, une commémoration commune étendue aux villages de Malaucène (11h), Violès (15h30) et Sarrians (18h) était organisée ce vendredi 1^er août 2014.

L'historique:

Le matin du 1^er août 1944, 10 Résistants arrêtés à Malaucène sont emprisonnés à la prison Sainte Anne d’Avignon où ils seront torturés pendant des semaines.

Le commando "de liquidation" quitte Malaucène entre 7 et 8h du matin et se dirige vers le village de Violès. Là, ils assassinent le chef de gare, Claude Gaillard, et arrêtent des Résistants (Raymond Ferrier, Félix Perrot) dont son épouse Henriette Gaillard. Lorsque Madame Gaillard fut relâchée quelques jours après, on lui dit "Allez rejoindre votre mari, il vous attend à la gare !".

En fin d’après midi, le commando de meurtriers cerne la ferme d'Albin Durand à Sarrians. La bâtisse est entièrement fouillée, retournée mais aucune arme n’est retrouvée. Ce jour là, la haine et la barbarie nazie n’ont pas de limites : il apparait clairement qu’il y eut plus qu’une volonté de faire parler les Résistants.

Albin Durand est passé à la scie mécanique par les bourreaux.

Un médecin est présent et lui fera des injections pour le maintenir "en vie". L’ouvrier et ami d’Albin Durand, Antoine Diouf dit "blanchette" subira le même sort.

Ni l’un ni l’autre ne parlèrent sous la torture, aucune arrestation n’eut lieu les jours suivants.

Le commando repart en fin de soirée après avoir pillé et incendié la ferme. Le chef du S.D (Sicherheitsdienst ou service de sécurité SS/gestapo) lance cette phrase cynique à Madame Durand : "Nous sommes navrés d’en être venus à ces méthodes. Vous n’aurez pas à chercher loin pour les retrouver" (D’après Maquis Ventoux de Claude Arnoux).

Au cours de cette terrible journée, Lucien Faraud et Paul Roux sont lâchement assassinés par le commando.

Toutes ces opérations de représailles dans le Vaucluse (Apt, Pertuis, Sarrians…) ont été conçues par la même cellule du S.D, impliquant les mêmes groupes armés spécialisés dans la chasse des Maquis dont la sinistre 8^ème compagnie Brandebourg accompagnée de miliciens.