Maquis Jean Robert, le 2 août 1944: le piège de Barbarenque

5 août 2014

Ce samedi 2 août 2014 à 17h30, notre Association des CVR de Vaucluse et son drapeau étaient invités à la cérémonie du 70ème anniversaire du massacre du Maquis Jean Robert qui débuta à la ferme de Barbarenque où la stèle est adossée au mur des 5 fusillés.

En présence des drapeaux, le dernier rescapé Pierre Orignier (alias "Coquinette") de la fusillade du 2 août 1944 procéda à l’appel aux morts. Puis vers 18h30, le cortège descendit de la Mairie du beaucet pour se diriger vers le monument des Fusillés situé sur la place du village où une foule toujours nombreuse avait pris place.

L'historique:

Le matin du 2 août 1944, un détachement FTPF du Maquis Jean Robert bivouacant entre Venasque et Murs, vient d’exécuter une mission chez un collaborateur de Saumane. Le destin va malheureusement s’acharner contre les Maquisards car sur le chemin du retour, René Fouque se blesse au pied en manipulant la sten d’un de ses camarades.

Après avoir récupéré un cheval ("Ponpon") à Saumane pour transporter le blessé, le groupe décide alors de bifurquer vers le hameau de Barbarenque situé à 3 km sur les hauteurs du Beaucet. Là, ils sont sûrs de pouvoir faire une halte en toute sécurité car la famille Pons qui habite la ferme a toujours soutenu activement la Résistance.

Jean-Pierre Flandrin est envoyé en éclaireur et laisse derrière lui le détachement qui chemine lentement dans la colline: son sort est désormais scellé.

Jean-Pierre Flandrin ne sait pas que les Allemands ont déjà investi la ferme Pons et verrouillé le hameau suite à une dénonciation. Dès son arrivée, le jeune Maquisard de 23 ans est immédiatement capturé.

Les Allemands se sont déployés et disposés leurs armes automatiques dans le virage à l’orée du bois. Les autres maquisards sont maintenant dans la pente qui mène à la ferme et toutes les armes sont braquées sur eux. Dès qu’ils apparaissent, les Allemands ouvrent le feu sur le cheval et le blessé René Fouque qui sont tués sur le coup alors que le Maquisard qui conduisait "Ponpon" arrive à se sauver avec le reste du détachement.

Le Lieutnant Lugwich qui commandait les troupes allemandes fait alors fusiller Jean-Pierre Flandrin, Paul Arnaud (un réfractaire réfugié à la ferme) et les deux fils Pons, Laurent et Marcel.

Le chef nazi épargna le Père Pons du fait de son grade d’ancien combattant de 1914-1918.