Fiche historique N°13: Julien ALAZARD, co-fondateur du Maquis VASIO

Monsieur Julien ALAZARD est natif de Sablet dans le Vaucluse où il est né le 17 mai 1894.

En octobre 1940, après avoir pris contact avec les militaires résistants du camp d'aviation de Pujaut dans le Gard, Julien ALAZARD recrute une trentaine de volontaires à Sablet et constitue ainsi un comité local de Résistance. Il contacte alors le dirigeant départemental du mouvement "Combat", l'abbé KREBS alias "Victor" et entre en action dans les communes voisines (les dentelles de Montmirail, Gigondas, Beaumes de Venise...). Il reçoit peu après des instructions de Madame Yvonne de KOMORNICKA alias "Kléber", chef du mouvement vauclusien du R.O.P (Recrutement. Organisation. Propagande) et du chef régional des parachutages, Monsieur Camille RAYON alias "Archiduc".

Enfin, quelques semaines plus tard, Julien ALAZARD alias "le grand-père" est chargé par Lucien GAUFFRE alias "Gallet", chef départemental de l'Armée Secrète, de coordonner les comités de Résistance des cantons de Vaison la Romaine, de Beaumes de Venise et de Malaucène puis d'assurer la surveillance étroite du terrain d'aviation du Plan-de-Dieu à Travaillan.

Fin 1942, Julien ALAZARD organise un service de placement des réfractaires au S.T.O dans des fermes éloignées situées autour du mont Ventoux.  

C'est lui qui, avec Lucien GRANGEON alias "Antoine", crée le Maquis VASIO: ils vont pouvoir alors procurer de fausses pièces d'identité, du ravitaillement et assurer la sécurité  des jeunes maquisards.

A cette même époque, Julien ALAZARD crée une "sizaine féminine" spécialement chargée des missions de reconnaissance et d'espionnage.

A partir de 1943, Julien ALAZARD est en étroites relations avec les chefs de la Résistance de Vaucluse:

-Monsieur Gustave COLLION alias "Michel" (Canton d'Orange)

-Monsieur DESBRON alias "Joly" (Canton de Carpentras)

-Monsieur Gaston CAT (Canton de Carpentras)

-Monsieur Jules TEN alias "Capitaine Crillon" (Commune de Lagnes)

-Messieurs Philippe BEYNE alias "d'Artagnan" et Maxime FISCHER alias "Anatole", co-fondateurs du Maquis Ventoux.

En mars 1944, Julien ALAZARD et ses hommes réceptionnent les deux parachutages effectués sur le terrain homologué de Saint-Romain-en-Viennois, petit village proche de Vaison la Romaine. Ainsi, une tonne d'armes et de munitions sera récupérée et cachée dans le dépôt d'armes régional et dans trois autres petits dépôts.

Julien ALAZARD va constituer alors un détachement de 50 volontaires armés auquel va se joindre les gendarmes de Beaumes de Venise et des militaires. Suite à l'ordre de mobilisation du 9 juin notifié à minuit à Julien ALAZARD, ce détachement occupe pendant 36 heures la vallée du "Trignon" (ferme Romane) et les dentelles de Montmirail  faisant face au terrain d'aviation du Plan-de-Dieu.

Dès juillet 1944, il réquisitionne des moyens de transport pour ravitailler et équiper le maquis; il participe aux patrouilles de nuit, harcelant les postes allemands du terrain d'aviation du Plan-de-Dieu et fournit des renseignements au service d'espionnage du Buis où se trouve le Colonel BEYNE.

Dans la matinée du 24 août 1944 à Gigondas se déroule un sérieux accrochage au lieu dit "le Daysse" entre le détachement de Julien ALAZARD et les allemands: un soldat allemand fut tué, un officier fut blessé et quatre ennemis faits prisonniers, tandis que le Résistant Roger ROUX fut tué.

En représailles, le village de Sablet est bouclé et perquisitionné l'après-midi même par les allemands pour délivrer leurs prisonniers. Le jeune Résistant André ALAZARD alias "Antonio julo" (agent de liaison du Maquis VASIO) s'illustrera en exfiltrant plusieurs personnes recherchées en cheminant dans le lit de la rivière traversant le village. Malgré tout, huit otages furent emmenés et relâchés peu de temps après.

Le 25 août 1944, les groupes de Résistants de Julien ALAZARD procédèrent à l'arrestation de deux chefs de la milice des Bouches-du-Rhône, d'un membre de la gestapo et firent six autres prisonniers allemands. L'interrogatoire mené par un interprète permis de recueillir de précieux renseignements qui devaient être transmis à l'avant-garde de l'armée alliée.

Le 26 août 1944, le terrain d'aviation du Plan-de-Dieu est libéré. Le comité local de libération présidé par Julien ALAZARD s'installe à l'Hôtel de ville de Sablet. En septembre 1944, Julien ALAZARD est appelé pour siéger au Comité départemental de Libération pour représenter le canton de Beaumes de Venise, puis à la Cour départementale de Justice.