Les objets du Maquis: les fanions des Forces Françaises de l'Intérieur

L’OBJET EN LUI-MEME...

Comme pour les brassards, le fanion tricolore des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) était pour les Résistants un signe fort de reconnaissance et d'appartenance aux différents groupes, sections et régiments des maquis. Ils étaient harborés avec honneur lors des prises d'armes clandestines et furent décorés lors des défilés de la Libération.

Certains Maquis ou unités FFI/FTPF se lanceront localement dans la fabrication artisanale de leurs propres fanions à partir de tissus de récupération cousus, brodés et peints à la main (Brassards N°I à VII); la fabrication de certains fanions était plus organisée avec une confection plus soignée, "semi-industrielle" avec les logos imprimés (Fanion N°VIII).

Un extrait du livre "Nous étions des terroristes" de Jean GARCIN alias Bayard dans la Résistance, Chef départemental puis régional des groupes Francs (R2), fait allusion au fanion tricolore des véhicules FFI en Vaucluse:

"...Si mes souvenirs sont bons, c'est le 20 août 1944 que je passais pour la première fois l'uniforme, un battle-dress anglais, prélevé sur un container destiné aux maquis des Basses-Alpes.

C'est une mercière de village, à la boutique providentiellement ouverte, qui m'en fixa les galons de fortune. Les cinq galons une fois cousus, je portais la main à ma poche. La mercière protesta d'un geste et le bon vieux (son Père) parla. Non, mon colonel! C'est nous qui vous disons merci! J'étais donc colonel! C'est la première fois que l'on me donne le nom de mon grade. Cela me fit tout drôle. Je n'étais en vérité que lieutenant-colonel.

Cet uniforme et ces galons prestement ajustés étaient tout aussi nécessaires que le fanion tricolore que le Résistant Marcel alias Gendarme avait arrimé sur l'aile droite de la 402 à essence dont m'avait doté le commandement FFI d'Apt pour la poursuite de ma mission.

C'était un véhicule rutilant qu'un maréchaliste convaincu avait soigneusement entretenu durant quatre ans.

Sur le plancher, côté passager, une sten. Sur la banquette arrière, une musette de grenades et un fusil-mitrailleur Bren dont, malgré le poids et le recul, Gendarme prétendait se servir comme arme de poing...".

Voici quelques fanions FFI originaux de la Résistance: