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Blog des CVR de Vaucluse et des Départements limitrophes
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  • L'association des CVR de Vaucluse s'investit activement pour le devoir de mémoire dans le Vaucluse et les départements limitrophes afin transmettre les acquis fondamentaux de nos aînés, "ceux de la Résistance", aux jeunes générations. Siège social Lagnes
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6 avril 2014

Fiche historique N°1: Izon-la-Bruisse, le camp de la Forestière par Mr Justin ANDRE

Fin octobre 2013, l'Association des CVR de Vaucluse était invitée dans la Drôme dans le village d'Eygalayes par l'Association "Mémoire Résistance Hautes Baronnies" qui dédicacait l'album sur les martyrs d'Izon-la-Bruisse. Nous tenons à remercier Mr Pinel pour cette invitation et pour le plaisir d'avoir pu contribuer à cet ouvrage complémentaire sur l'histoire du Maquis Ventoux.

Les lecteurs trouveront à la page 21 de cet album, le témoignage d'un maquisard du groupe Grangeon (Maquis Vasio), Monsieur Justin André (alias l'oiseau 2) que nous avions recueilli lors de son interview vidéo (de 52 minutes) réalisé par notre Association chez lui à Sablet le 9 juin 2011.

  • Monsieur Justin André (Sablet, Vaucluse, 2011)                                                                  

               Justin André    

  • La retranscription écrite d'une partie de l'interview vidéo du 9 juin 2011 figurant dans l'album:

    … "En février 1944, on est parti de Vaison et on est monté à une quinzaine avec un lieutenant de l’armée, à Izon ; je suis arrivé dans la nuit du 16 au 17 février (par le car du Buis de Mr Marin), c’était mon anniversaire, j’avais 25 ans. 

On est resté quelques temps ensembles à Izon, au village, et puis comme on était trop nombreux, on est parti plus loin, à 500 mètres de là dans une vieille baraque (la forestière, maison de Mr « Régnier »). C’est à ce moment là qu’il y a eu l’épisode du 22, seulement ça c’est passé en bas, nous on était une quinzaine. 

Le matin où les allemands sont venus, j’étais de garde. La nuit on prenait la garde, ça allait être la fin de mon tour, et je vais réveiller le bonhomme qui couchait dans la vieille grange. Et puis, j’entends tirer en bas, ça pétait, j’ai vite réveillé les autres et je suis allé reprendre ma garde. Et là, les autres ont voulu descendre un peu, on commençait à y voir, on était à 300-400 mètres, on n’était pas bien loin. Dès qu’on à commencer à y voir, oh là là dis ça va pas !!!, les autres qui étaient descendus se sont vite retournés car ceux d’en bas « partaient », ils descendaient à Eygalayes…

 Et là, moi je suis monté un peu dans les bois, au-dessus de la maison où on était, j’ai dit j’attends. J’avais un fusil, un vieux lebel, j’avais pris un sac de cartouches qui était dans la maison et on est parti avec quelques uns, dont Jules Solonas (un espagnol), Wolf (juif du Buis), Padilla, Gentil et Mercier. Il y avait un corse, François Giaccobi (qui sera élu au Conseil général de Corse par la suite), on était du même âge. 

On a attendu, puis finalement les autres sont remontés et nous sommes montés à travers la montagne d’Eygalayes, vers le plateau là-haut, il y avait 20 cm de neige. On est parti toute la journée, on a rien mangé, on n’avait rien ! Sauf que René Auguet de Vaison avait ramassé une boite de sucre, et il a dit « au moins on mangera du sucre !». Et on a atterrit à Chauvac, de l’autre côté de la montagne. Là-bas le soir, on était exténué, dans la neige il ne faisait pas chaud !!! Les gens de la maison où l’on s’est arrêté ne nous ont pas trop mal reçu (c’était la ferme du facteur ou du cantonnier de Chauvac), on a couché dans le foin. Le lendemain matin, il y en avait un d’entre nous ( ?) qui avait les pieds gelés, et il n’a pas pu repartir.

                                              Justin André alias l'oiseau II

                                                    Maquis d'Entrechaux été 1944 (Collection Famille CHAVE Arthur)

Le reste de notre groupe a alors reprit la marche vers Vaison. Puis, 3 à 4 jours à travers la montagne nous sommes arrivés chez Giaccobi à Beauvoisin (26170), pour se diriger ensuite vers le village de Pelonne (26510) où selon Giaccobi il fallait se méfier des FTP qui risquaient de nous prendre nos armes. Puis nous avons atteint un autre village tout proche, celui de Verclause (26510). Là, je suis resté avec le lieutenant une nuit alors que les autres sont partis devant"


  • La couverture de l'album sur la tragédie du Maquis d'Izon-la-Bruisse

livre izon    

  • L'accueil des CVR de Vaucluse à Eygalayes en octobre 2013

Eygalayes, octobre 2013

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